Économie en élevage Quels impacts financiers de la hausse des charges ?

La hausse du prix des intrants chamboule les repères habituels. Faut-il ajuster la stratégie pour son exploitation laitière avec ce contexte ? Pour choisir : raisonner en marge et pas seulement en coûts.

Aujourd’hui les produits couvrent le surcoût des charges, même s’il est frustrant d’avoir un prix du lait à ce niveau, et une marge légèrement positive. Avant de réduire les achats d’engrais, de concentrés, etc. pour les mois à venir, il faut mesurer les effets attendus sur le rendement, sur la ration… Sans calculatrice, sans poser les chiffres, sans évaluer les conséquences sur les marges, en euros, impossible de choisir entre acheter même cher, réduire ou faire l’impasse.

Liste des principaux postes de charges impactés par la conjoncture actuelle et projection, avec les écarts sur trois grandes régions :

Les charges mécanisation augmentent de 21 €/1 000 l. Les intrants, fertilisation et concentrés, de 34 €/1 000 l. Aujourd’hui le prix des réformes dépasse les 4,4 €/kg. Le prix du lait dépasse les 400 €/1 000 l. Les produits équilibrent la hausse des charges.

Le calcul n’est pas linéaire d’une région à l’autre. Le Grand Ouest est moins sensible à la tension sur les charges. Les conditions pédo-climatiques sont plus favorables à la production de fourrages et à l’herbe, pâturée et récoltée. Les surfaces SFP sont plus petites. La fertilisation organique couvre une bonne partie des besoins des cultures fourragères. Les chiffres présentés sont des moyennes de catégories, il existe des écarts. Il faut reprendre ses propres chiffres pour simuler l’effet conjoncture.

Les systèmes les plus intensifs ne sont pas forcément les plus impactés

Le tableau ci-dessous montre les écarts entre les troupeaux produisant moins de 7 300 l/vache et des troupeaux à plus de 9 300 l/vache. La conjoncture a globalement le même effet sur les deux catégories : les troupeaux intensifs sont pénalisés par le prix des concentrés, mais ils le sont moins sur les charges de fertilisation et de mécanisation. La SFP est proportionnellement réduite par la productivité des vaches. Moins de carburants, moins de travaux par tiers… par litre de lait.

Les systèmes autonomes creusent l'écart

Les systèmes autonomes sont-ils plus résistants à la hausse des prix ? Évidemment, dans une période de tensions sur les prix, ils sont moins impactés et creusent l'écart : + 11 €/1 000 l de plus vis-à-vis des systèmes plus dépendants des achats (en sachant qu’il existe déjà un écart de 46 €/1 000 l en faveur des plus autonomes).